LA NAISSANCE (Partie 2)
Holà !
Rappelez-vous, fin de semaine dernière, je publiais un article pour commencer à vous parler de l’accouchement. Il me semble que nous nous étions arrêtés au début du pré-travail et qu’il manquait encore une grande partie de l’histoire.
Alors, installez-vous confortablement, c’est parti pour la suite !
Je suis avec toi
Dimanche. Il est minuit passé de 30 minutes. J’ouvre les yeux après une petite sieste d’un peu plus de deux heures. Madame n’a toujours pas fermé l’oeil et, vu la douleur des contractions qui se sont accentuées, elle n’est pas prête de le fermer. Ça me fait mal au coeur de la voir dans cet état-là - souffrant le martyr - surtout que je ne peux l’aider en rien mis à part l’accompagner dans ses exercices de respiration en inspirant et expirant avec elle.
Messieurs les futurs papas, sachez que dans ces moments-là, vous ne pouvez pas faire grand chose pour votre compagne si ce n’est avoir de la compassion pour elle (mais ne le faîtes pas remarquer) et être présent à ses côtés. Durant toute la durée du pré-travail, nous ne sommes pas d’une très grande aide mais notre présence est réellement appréciée. Donc un conseil, soyez réellement à ses côtés (oubliez votre iPhone, la télé ou votre console portable) et essayez de discuter avec Elle. Cela ne la soulagera pas plus mais vous permettra de lui montrer que vous traversez ce difficile moment ensemble.
Les minutes et les heures passent, les effets du Lamaline (un mélange d'opium, de paracétamol et de caféine) s’estompent à mesure que les contractions s’intensifient. Madame appelle la sage femme pour savoir où en est le pré-travail. Un examen plus tard, le verdict tombe : 2 cm sur 10 ! Il n’est que 2 heures du matin, la nuit promet d’être longue...
Comment se mesure l’avancement de l'accouchement ?
Chers Papas et Mamans en devenirs, si vous n’avez pas eu l’opportunité de suivre les cours de préparation à l’accouchement, vous n’avez peut-être pas entendu parler de cela. L’avancement du pré-travail se mesure à l’ouverture du col de l’utérus. Pour être prêt à faire passer bébé, celui-ci se raccourcit en longueur avant de s’élargir progressivement jusqu’à 10 centimètres. Ce décimètre permet d’assurer la bonne descente et le passage du bébé vers la sortie en toute sécurité. Au fur et à mesure du pré-travail, le personnel médical viendra mesurer la largeur du col de votre Moitié (je vous passe les détails). C’est seulement à partir de 6 cm qu’il sera temps de descendre en salle d’accouchement pour poser la péridurale (si madame l’a demandé) et/ou pour surveiller les contractions de manière plus suivie (coucou le monitoring).
Top départ pour la salle d’accouchement
Il est maintenant 4h30 du matin. Les douleurs se sont intensifiées atteignant la limite du supportable pour Madame. Ding Dong ! On appelle la sage femme qui met une bonne dizaine de minutes à arriver (2 personnes sont de gardes pour de nombreuses femmes qui sont sur le point d’accoucher).
Madame fait part de ses douleurs grandissantes et, au vu de l’ouverture du col, la sage femme donne le top départ pour la salle d’accouchement. A cette heure-ci, je me dis qu’il n’est alors plus question que de 2 ou 3 heures (j’avais complètement oublié ce qui avait été dit pendant les cours de préparation) et me met à rêver d’un accouchement matinal dans la joie et la bonne humeur (spoiler : un accouchement ne se fait jamais dans la joie et la bonne humeur).
5 heures. Nous voilà arrivés dans la salle où nous patientions une trentaine de minute jusqu’à l’arrivée de l'anesthésiste.
Le médecin arrive (ce n’est pas celui que nous avions vu lors de l’examen quelques semaines plus tôt), pose quelques questions à Madame et prépare tout le matériel nécessaire à la pose de la péridurale.
Madame se déshabille, enfile une blouse et voilà que le médecin tâte du côté de la colonne vertébrale pour savoir à quel endroit exactement il va poser l'aiguille nécessaire à l’infiltration. L’acte est bien douloureux (la quantité d’anesthésique étant conséquente, l’aiguille est d’une taille conséquente) et l’endroit à piquer n’est pas le plus coutumier (il s’agit du bas de la colonne, un peu plus bas que les lombaires) : à côté de ça, la prise de sang c’est le niveau facile de la piqure ! L’injection commence, le piston avance de quelques millimètres puis bloque. Le médecin réessaye, rien. Il met toutes ses forces et son coeur pour appuyer sur le piston, rien n’y fait : ça n’avance pas d’un iota. Un petit caillot de sang s’est logé dans l’aiguille ! C’est donc reparti pour un tour et pour une nouvelle injection.
5h30, seconde tentative. La nouvelle aiguille pénètre dans le dos de Madame et au bout de 2 minutes, l’intégralité du produit est injecté. A savoir qu’une seconde seringue d’anesthésique est également prévue pour être diffusée dans les prochaines heures du travail d’accouchement, ceci afin de soulager Madame de la douleur des contractions qui ne cessent de faire leur loi.
La péridurale commence à faire son effet et Madame commence enfin à somnoler (sans pour autant toutefois dormir tellement la douleur est importante). Stressé et impatient de mon côté, je me décide d’en profiter pour piquer également un petit roupillon (l’accouchement est un bon entraînement pour apprendre à dormir en fractionnés - et les premiers mois de bébé, je vous assure qu’on en a besoin).
7h du matin, Madame se tord de douleur. Chaque contraction est un supplice pour elle. Il semblerait que la péridurale ait fait le boulot mais qu'à moitié. En effet, toute la partie gauche est engourdie tandis que la partie droite - elle - est bien réveillée. Branle bas de combat chez le personnel médical : on appelle le médecin anesthésiste en urgence pour une troisième piqure. Il arrive, manteau en cuir sur le dos et sacoche à la main (il devait avoir fini son service) et fait une anesthésie locale. Il était moins une ! Car passé une certaine ouverture du col (8 cm), il n’est plus possible de piquer la maman (il faut bien bien qu'elle puisse aider bébé à sortir en poussant). Et puis, Madame voulait quand même être consciente afin de pouvoir vivre son accouchement : en effet, ç’aurait été con d’avoir choisi la péridurale pour se retrouver endormie tout au long de l’acte et ne pas voir son bébé à la sortie !
Libéré ! Délivré ! On ne me mentira plus jamais !
10 heures ! 10/10 ! Ça y’est ! Il est là ! Ce moment tant attendu où le travail d’accouchement commence !
La sage-femme entre dans la salle, l’excitation est à son paroxysme ! J’ai envie de la prendre dans mes bras et de lui dire « Alors, il est là le doc ? On commence ? Je suis chaud patate ! Prêt à être papa là maintenant tout de suite… L’accouchement c’est now !!! »
Et là, après avoir fait une ultime mesure du col, madame sage-femme nous dit avec son air tout posé :
- Madame, Monsieur, il est 10h, le col est ouvert à 10. Le travail de descente est en train de commencer. Je préviens le docteur de ce pas
- (François, surexcité) Ok, super ! Le docteur est à la clinique alors ?
- Non, il n’est pas là. Mais ne vous inquiétez pas. il sera là pour l’accouchement... dans 2h.
- (François, forcément déçu) 2 heures ? Mais c’est énorme ! Pourquoi attendre encore 2h ? (je prends mon air de petit enfant à qui on a promis de faire des knakis) Mais vous nous aviez dit qu’à 10h on serait bon ?
- (Sage femme, patiente) Monsieur, il faut attendre encore 2h que le bébé descende pour se présenter aux portes…
- (François, résigné) Ok ok, j’ai compris ! On va attendre encore un petit peu
Et à ce moment précis, l’ascenseur émotionnel s’arrête en plein chemin ! Je crois qu’il est resté bloqué quelque part entre le 10 ème étage et le paradis ! Je me rappelle alors les cours de préparation : on nous avait bien dit qu’il fallait attendre 2 heures afin que bébé explorateur trouve son chemin vers la sortie… comment se fait-il que je ne m’en sois pas souvenu ?
Comme quoi, l’impatience peut des fois nous jouer de sacrés tours.
Nous voilà repartis pour 2h d’attente. 120 minutes qui nous paraissent être une éternité à ce stade de l’accouchement.
Et comme, il n’y a aucune raison pour que nous attendions seuls, je vous propose également d’attendre un peu pour connaître la suite… 🙂
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